L’église paroissiale

L’ancienne église était placée sous le patronage du Saint-Sauveur et de Saint-Jean Baptiste. Peut-être remontait-elle à l’époque romane mais elle avait subi bien des transformations puisqu’elle portait, sur un de ses contreforts, la date de 1501 et, au portail, celle de 1691.
Dans le dernier quart du XIXème siècle, elle a été démolie et remplacée par l’église actuelle qui a pour titulaire saint Isidore, patron des laboureurs.

La nef et la tour sont l’œuvre du recteur Tanguy qui les a faites construire en 1891-1892. Lui-même a fabriqué et sculpté les boiseries, les autels latéraux, les confessionnaux, la chaire et la tribune. Le nouvel édifice fut béni solennellement le 25 juin 1893.
A noter que ces dernières années, toutes les boiseries, ainsi que les stations du chemin de croix, le maître-autel et les différentes statues, ont été restaurés par Fernand Le Dirach, ancien menuisier ébéniste. Le résultat de ce travail de longue haleine vaut la visite !

 

La légende et la chapelle de La Vraie Croix

A l’extrémité de la place du Palais, du côté nord, s’élève la chapelle construite pour abriter la relique de la Vraie Croix.

Au premier abord, on est surpris de constater que la route passe sous le transept de la chapelle haute. Pourquoi ? Une ancienne légende peut nous expliquer cette particularité:

« Un chevalier, revenant de la Croisade, emportait avec lui un fragment de la Croix du Christ. Après une halte au bourg de l’Hôpital, il constata qu’il l’avait perdu et tous ses efforts pour le retrouver demeurèrent vains. A grand regret, il dut continuer sa route, dépossédé de son précieux trésor. Or, quelle ne fut pas la surprise des habitants du lieu d’apercevoir, peu après, dans une aubépine, un nid tout illuminé d’une lumière surnaturelle ! L’un d’eux monta à l’arbre et reconnut qu’elle émanait du bois de la croix. La relique fut alors transportée pieusement jusqu’à l’église mais, la nuit suivante, elle disparut et voici que le nid se mit de nouveau à briller. On finit par comprendre que c’était la volonté du ciel de la conserver à la place exacte où elle se trouvait et l’on se décida à construire une chapelle en hauteur. Plus simplement peut-être, la chapelle a été surélevée pour maintenir le passage de la route. Il reste qu’il a fallu une raison pour la bâtir à cet endroit précis. »

Construite en appareil de granit et en forme de croix, cette chapelle est bâtie sur 2 niveaux. Deux escaliers extérieurs permettent d’accéder au niveau supérieur. Les pèlerins qui venaient autrefois vénérer la relique de la Vraie Croix pouvaient ainsi circuler sans encombre en empruntant les deux voies d’accès.
La chapelle supérieure est couverte d’une voûte en lambris peinte en bleu-ciel et piquée d’étoiles d’or. Le chœur, délimité par une grille en fer forgé, est revêtu sur tout son pourtour d’une boiserie aux panneaux sculptés de motifs divers et coiffés d’une sorte de baldaquin tout en dentelle. L’autel relève du même esprit décoratif et les gradins sont ornés de motifs végétaux. Tout ce décor doit être encore, comme dans l’église paroissiale, l’œuvre du recteur Tanguy. En revanche, c’est un Christ en croix ancien qui s’adosse au compartiment central du retable tandis que les statues de Saint Antoine de Padoue et Saint Louis de Gonzagues qui l’accompagnent sont en plâtre. Dans l’aile nord, on a judicieusement utilisé les éléments d’un ancien retable pour encadrer une grande piéta. Les deux vitraux du chœur présentent un certain intérêt car celui du nord illustre la légende de la relique dans le nid et l’autre reproduit fidèlement l’image du reliquaire de La Vraie Croix.

Exposé sous vitrine dans la chapelle, ce reliquaire, de dimensions modestes, ne mesure guère que vingt centimètres de hauteur mais c’est une œuvre intéressante d’orfèvrerie. En forme de croix à double croisillon et aux extrémités pattées, il est fait de lames d’argent plaquées sur une âme de bois. Des feuilles de chêne ornent toute la surface et une torsade métallique cerne le bord antérieur. La partie du haut comporte un volet qui reproduit une croix pattée sur laquelle est fixé un Christ moulé. Au revers du volet figure le monogramme INRI. En le soulevant, on aperçoit, à travers une grille, un médaillon qui contient la relique.  »Par sa technique, estime M. Thomas-Lacroix, spécialiste de l’orfèvrerie religieuse, cette croix ne peut dater que du XVe siècle. Mais la forme pattée de ses bras donne à penser qu’elle a été faite d’après un modèle plus ancien.