Etymologie et Histoire de Trédion

Trédion (Terdion en gallo) est une commune française, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne. Trédion est détaché du territoire d’Elven en 1136. En 1106, les seigneurs de Largoët (seigneur Even d’Even) fonde le prieuré de Saint- Martin, en faveur des bénédictins de Marmoutier, qui est uni au XVIème siècle à celui de Saint-Nicolas de Ploërmel.

Voici la traduction de l’acte de fondation : « Sachent tous, présents et futurs, qu’un certain Even (de Largoët), fils de Dérien, et ses frères Roald, Geoffroi, Josselin et Rivallon, ont donné à Dieu, à Saint-Martin et à ses moines de Marmoutier, le lieu appelé Trédion, situé dans la forêt de Lanvaux. Ce don fut aussi consenti par les maîtres forestiers Rivallon, son frère Eudon et ses fils ; il s’étend depuis le ruisseau de leur moulin jusqu’au bois qui va vers Saint-Gravé (village). Ils donnèrent en outre tout ce qu’ils pourraient utiliser dans la forêt par eux ou par leurs hommes, soit pour construire ou réparer leurs maisons, soit pour faire paître leurs troupeaux ; ils donnèrent également de la plaine et de la forêt, autant qu’ils en auraient besoin et au lieu qu’ils choisiraient ; et s’il est nécessaire pour les moines et leurs hommes d’entamer la forêt, ils montreront d’abord l’endroit au seigneur, et s’il le permet ils pourront le défricher. Ils leur donnèrent aussi le droit de recueillir tous les essaims d’abeilles réfugiés dans le creux des arbres. Le susdit Even y ajouta la dîme qu’il possédait dans la paroisse d’Elven, leur en donnant immédiatement la moitié et réservant provisoirement l’autre pour achever l’église paroissiale. Ce don fut fait dans la maison de Gorion Gorichet à Elven par la tradition d’un couteau aux mains de Dom Bernard, prieur de Castel-Josselin, et du moine Dom Milon ; le couteau fut aussitôt brisé et ses fragments furent envoyés à Marmoutier pour y être conservés en témoignage. Les témoins furent Even, fils de Dérien, et ses frères ; les forestiers nommés ci-dessus ; et aussi les prêtres d’Elven, Even, fils d’Armel, Guihenoc, Judicael et Phili ; parmi les laïcs, Alain, fils d’Alvald, et Alvald son frère, Conan de Plaudren, Rivald fils de Tudored, Rivallon fils de Hoel, et beaucoup d’autres ; parmi les moines, Bernard prieur, Milon, Elie et Salomon. Pour avoir l’autorisation et la confirmation de ce don, les moines allèrent trouver le seigneur Morvan, évêque de Vannes, à Malestroit. Le prélat accorda l’autorisation et la confirmation demandées, exempta le dit lieu de Trédion de toute taxe épiscopale, permit d’y célébrer la messe et l’office divin, à moins d’un forfait commis par les moines ou leurs hommes et non réparé, de façon que personne, clerc ou laïc, ne puisse les empêcher d’y célébrer le service divin.

En même temps, en présence de l’évêque, les frères Mainguy, Gléen et Aldron ratifièrent la donation et concédèrent tout ce qui leur appartenait par droit d’héritage, à condition que les religieux les admettraient à la participation de leurs prières et bonnes œuvres, et chanteraient une messe chaque semaine, pour eux, pour leurs prédécesseurs et successeurs, et pour le salut de tous les fidèles. Ensuite, pour conserver leur amitié, les moines leurs donnèrent douze deniers seulement par an. Les témoins furent François, archidiacre, Guyomar et Horman, son frère, et beaucoup d’autres. Quand Guihenoc, prêtre d’Elven, se fit moine à Marmoutier, il donna la moitié de sa terre de Saint-Germain de Pibidan et une maison dans le cimetière d’Elven, et le tiers de la dîme d’Aguenéac, avec le consentement de ses frères Cavallon, Daniel, Guillaume, et Urvoid, son fils. Ces dons furent confirmés par Even (de Largoet), fils de Dérien ; témoins, Phili, prêtre, et Rio, prévôt » (Prieuré Trédion).

Plus tard, le prieuré de Trédion est abandonné par les moines, et un chapelain, logé et rétribué par le prieur, est chargé d’acquitter les messes de fondation. Le prieuré lui-même tombe en commende et passe des religieux aux prêtres séculiers. Au XVIème siècle, ce bénéfice est uni au prieuré de Saint-Nicolas de Ploërmel et à celui de Saint-Nicolas de Guer, qui dépendent également de Marmoutier. Il ne reste rien de l’ancienne église prieurale. En 1658, la confrérie de Saint-Nicolas d’Aguénéac est érigée. Trédion est une ancienne trève ou frairie de la paroisse d’Elven. A cette trève a été rajoutée celle d’Aguénéac pour créer une paroisse nouvelle en 1820. En 1833, les anciennes trèves de Trédion et d’Aguénéac son séparées de la commune d’Elven pour former la nouvelle commune de Trédion dès 1836.

Chapelle et fontaine Saint-Nicolas d’Aguénéac :

 

 

 

 

 

 

La communauté paroissiale en 1960 :